Bockhorni Bernard Fier d'être bohémien
Ce texte en passage vu sur le blog d'Orlando De Rudder
Bockhorni bernard Nancy
Fier d’être bohémien
Dans ton regard, vois tu étranger !
Je ne lis que haine et mépris
Pour ce peuple errant, dont je fais partie.
Quelque soit mon chemin, quelque soit mon destin
Quelque soit la raison de tes arrogants refrains
Si ma frontière s’arrête au portail de ton jardin
Sache que je serai toujours fier d’être bohémien
Entre ciel et terre vagabondera toujours la roulotte d’un circassien.
Toi qui installe barbelés, rochers, creusant mille tranchées,
Empêchant les familles de gitans de se reposer
Offrant l’accès de ton champ à de jeunes paumés
Pour quelques fêtes de damnées,
Que dieu te pardonne de tes choix insensés
Qu’il t’absoude de tes absurdes préjugés.
Blasphémateur de ce peuple sans cesse décrié
Lui prêtant tous les maux de tes ennuis cachés
Préférant jadis
Le pas claquant des bottes allemandes sur la chaussée mouillée
Aux bruits lointains d’une roulotte glissant silencieusement sur les pavés,
Que dieu te garde de tes tristes pensées.
Cependant, qu’il ne gomme jamais nos différences tant rappelées.
Ce que l’histoire feint d’oublier,
Faute d’historiens peu intentionnés,
C’est le courage et la vaillance de nos aînés
Tombés également sous les obus pour votre liberté.
Ou sont élevés les monuments à la gloire de ces tziganes français disparus ?
Où sont rendus les honneurs à ce peuple exterminé au nom de la fraternité ?
Faut t’il n’être que juif, musulman, pour obtenir reconnaissance de la nation ?
Un tzigane tombé sous les feux de l’ennemi pour la patrie n’est t’il pas un humain?
Dans les wagons de Drancy, les bohémiens étaient t’ils installés en première classe ?
Toi peuple martyr, compagnon de souffrance priant au fond de ta synagogue,
Pourquoi ne pas relever cette imposture immonde ! Cette injustice fragrante !
Pourquoi t’adjuger égoïstement toutes commémorations du souvenir !
Intellectuelles ! Philosophes ! Affairistes puissants ! Politicien dominant !
Mon peuple lui ne possède que sa foi pour faire valoir sa noble cause.
Combien de temps encore devront nous payer le prix de votre silence
pour que soit enfin reconnu le sacrifice de nos anciens.
Peuple tzigane, tant honni, tant vilipendé, que tes saintes prières étouffent les cris de tes ennemis soufflant sous ton feu de joie pour te brûler de ses cendres.
Si seule, la beauté de nos femmes et la mélodie de nos chants
Ne sont qu'à l'honneur dans ce bas monde,
Que dieu nous garde un jour de marier nos enfants à de telles gens.
Bockhorni Bernard