Serge REZVANI
P A R O L E S DE P E I N T R E
LA MÉMOIRE QUI TRANCHE
Quel est votre démon?
Savoir que je ne veux pas vivre.
Le combat dont vous êtes le plus fier ?
Être toujours resté libre et suffisamment
en curiosité pour ne pas me répéter.
Ce que vous retenez de votre éducation ?
Ne pas en avoir. Personne n'a eu de projet pour moi.
J'ai été une plante sauvage qui a réussi à pousser
entre deux pavés secs.
Ma grande chance et ma grande douleur.
Au quotidien ce qui vous révolte le plus ?
Cette époque de "concensure", pire que la censure et l'autocensure.
On régresse, on étouffe, mais c'est très doux.
C'est le danger des médias actuels. Le populisme.
Dernièrement, qu'est-ce qui vous a véritablement étonné ?
L'élection de Macron. Comme si la secte
d'un évangéliste Américain s'était glissée en France.
Adolescent, votre héros ?
Comme j'étais peintre et que je n'aime pas les gagnants,
c'était Van Gogh, qui s'est tiré une balle dans l'estomac en écrivant:
" Je suis un raté "
L'illusion dont vous vous bercez ?
Que c'était peut-être important d'être vivant et d'être moi.
Serge REZVANI
sources: Philosophie magazine n°119 mai 2018