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Le Blog d'Alain Gestin (Atelier Le Belvédère)
23 novembre 2009

Psaume 73 (extrait)

La justice finale.
Psaume. D'Asaph.

Mais enfin, Dieu est bon pour Israël,
pour les hommes au coeur pur.

Un peu plus, mon pied bronchait,
un rien, et mes pas glissaient,
envieux que j'étais des arrogants
en voyant le bien-être des impies.

Pour eux point de tourments,
rien n'entame leur riche prestance;
de la peine des hommes ils sont absents,
avec Adam ils ne sont point frappés.

C'est pourquoi l'orgueil est leur collier,
la violence, le vêtement qui les couvre;
la malice leur sort de la graisse,
l'artifice leur déborde du coeur.

Ils ricanent, ils prônent le mal,
hautement ils prônent la force;
leur bouche s'arroge le ciel
et leur langue va bon train sur la terre..
.

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22 octobre 2009

"Le grandiose désastre Français" CIORAN

Jeudi 22 octobre 2009

« Le grandiose désastre français » selon Cioran

         

Vision. Pourquoi la France ne guide plus le monde ? Réponse de Cioran. En 1941.

Sylvie Pierre-Brossolette

« Le grandiose désastre	français » selon Cioran                                                                      B                                                                                                  

                Click here to find out more!                

                                                       

Ce portrait inédit de la France fut écrit en 1941, au coeur des années sombres, par Emile Cioran, génial philosophe roumain qui adopta la langue française par la suite pour rédiger ses nombreux ouvrages. Ce court livre, édité par L'Herne, se lit aujourd'hui avec émotion, tant les accents de lucidité et de pessimisme auxquels cet auteur nous a habitués font réfléchir sur les ressorts profonds d'un pays à la fois jouisseur et désespéré. Cet amoureux de la France, né en 1911 en Roumanie, mort à Paris en 1995, au passé sulfureux, dissèque à sa façon les grandeurs et petitesses d'une nation qui le fascine. Une réflexion plus vraie que jamais
Extraits

  Tout un peuple malade du cafard. Voici le mot le plus fréquent, aussi bien dans le beau monde que dans la basse société. Le cafard est l'ennui psychologique ou viscéral ; c'est l'instant envahi par un vide subit, sans raison-alors que l'ennui est la prolongation dans le spirituel     d'un vide immanent de l'être. En comparaison, Langeweile  [l'ennui] est seulement une absence d'occupation.  

Qu'a-t-elle aimé, la France ? Les styles, les plaisirs de l'intelligence, les salons, la raison, les petites perfections. L'expression précède la Nature. Il s'agit d'une culture de la forme qui recouvre les forces élémentaires et, sur tout jaillissement passionnel, étale le vernis bien pensé du raffinement.

  La vie-quand elle n'est pas souffrance-est jeu.  

Nous devons être reconnaissants à la France de l'avoir cultivé avec maestria et inspiration. C'est d'elle que j'ai appris à ne me prendre au sérieux que dans l'obscurité et, en public, à me moquer de tout. Son école est celle d'une insouciance sautillante et parfumée. La bêtise voit partout des objectifs ; l'intelligence, des prétextes. Son grand art est dans la distinction et la grâce de la superficialité. Mettre du talent dans les choses de rien-c'est-à-dire dans l'existence et dans les enseignements du monde-est une initiation aux doutes français. La conclusion du XVIIIe siècle non encore souillé par l'idée de progrès : l'univers est une farce de l'esprit. [...]

  La divinité de la France : le Goût. Le bon goût. Selon lequel le monde-pour exister-doit plaire ; être bien fait ; se consolider esthétiquement ; avoir des limites ; être un enchantement du saisissable ; un doux fleurissement de la finitude.  

Un peuple de bon goût ne peut pas aimer le sublime, qui n'est que la préférence du mauvais goût porté au monumental. La France considère tout ce qui dépasse la forme comme une pathologie du goût. Son intelligence n'admet pas non plus le tragique, dont l'essence se refuse à être explicite, tout comme le sublime. Ce n'est pas pour rien que l'Allemagne- das Land den Geschmacklosigkeit     [le pays du mauvais goût]-les a cultivés tous les deux : catégories des limites de la culture et de l'âme. [...]  

  Le péché et le mérite de la France sont dans sa sociabilité. Les gens ne semblent faits que pour se retrouver et parler. Le besoin de conversation provient du caractère a-cosmique de cette culture. Ni le monologue ni la méditation ne la définissent. Les Français sont nés pour parler et se sont formés pour discuter. Laissés seuls, ils bâillent. Mais quand bâillent-ils en société ? Tel est le drame du XVIIIe siècle.  

    C'est une culture a-cosmique, non sans terre mais     au-dessus d'elle. Ses valeurs ont des racines, mais elles s'articulent d'elles-mêmes, leur point de départ, leur origine ne comptent pas. Seule la culture grecque a déjà illustré ce phénomène de détachement de la nature-non pas en s'en éloignant, mais en parvenant à un arrondi harmonieux de l'esprit. Les cultures a-cosmiques sont des cultures abstraites. Privées de contact avec les origines, elles le sont aussi avec l'esprit métaphysique et le questionnement sous-jacent  de la vie.  

  L'intelligence, la philosophie, l'art français appartiennent au monde du Compréhensible. Et lorsqu'ils le pressentent, ils ne l'expriment pas, contrairement à la poésie anglaise et à la musique allemande. La France ? Le refus du Mystère.  

Elle ressemble davantage à la Grèce antique. Mais, alors que les Grecs alliaient le jeu de l'intelligence au souffle métaphysique, les Français ne sont pas allés aussi loin, ils n'ont pas été capables-eux qui aiment le paradoxe dans la conversation-d'en vivre un en tant que situation.

Deux peuples : les plus intelligents sous le soleil.  

Un peuple sans mythes est en voie de dépeuplement. Le désert des campagnes françaises est le signe accablant de l'absence de mythologie quotidienne. Une nation ne peut vivre sans idole, et l'individu est incapable d'agir sans l'obsession des fétiches.

 Tant que la France parvenait à transformer les concepts en mythes , sa substance vive n'était pas compromise. La force de donner un contenu sentimental aux idées, de projeter dans l'âme la logique et de déverser la vitalité dans des fictions-tel est le sens de cette transformation, ainsi que le secret d'une culture florissante. Engendrer des mythes et y adhérer, lutter, souffrir et mourir pour eux, voilà qui révèle la fécondité d'un peuple. Les "idées" de la France ont été des idées vitales, pour la validité desquelles on s'est battu corps et âme. Si elle conserve un rôle décisif dans l'histoire spirituelle de l'Europe, c'est parce qu'elle a animé plusieurs idées, qu'elle les a tirées du néant abstrait de la pure neutralité. Croire signifie animer.

  Mais les Français ne peuvent plus ni croire ni animer. Et ils ne veulent plus croire, de peur d'être ridicules. La décadence est le contraire de l'époque de grandeur : c'est la retransformation des mythes en concepts     .  

Un peuple entier devant des catégories vides-et qui, des mains, esquisse une vague aspiration, dirigée vers son vide spirituel. Il lui reste l'intelligence, non greffée sur le coeur. Donc stérile. Quant à l'ironie, dépourvue du soutien de l'orgueil, elle n'a plus de sens qu'en tant qu'auto-ironie.

  Dans sa forme extrême, ce processus est caractéristique des intellectuels. Rien, cependant, n'est plus faux que de croire qu'eux seuls ont été atteints. Tout le peuple l'est, à des degrés variés. La crise est structurelle et mortelle. [...]  

    Aux périodes où une nation est à un point culminant apparaissent automatiquement des hommes qui n'ont de cesse de proposer des directives, des espoirs, des réformes. Leur insistance et la passion avec laquelle ils sont suivis par la foule témoignent de la force vitale de cette nation. Le besoin de régénération par la vérité et par l'erreur est propre aux périodes florissantes. Un écervelé comme Rousseau représente un comble d'effervescence. Qui se soucie encore de ses opinions ?

  Pourtant, leur tumulte nous intéresse encore en raison de leur écho et de sa signification. Une apparition de cette ampleur est aujourd'hui inconcevable. Le peuple n'attend rien. Alors, qui lui proposerait quelque chose, et quoi ? Les peuples ne vivent réellement que dans la mesure où ils sont gavés d'idéaux, dans la mesure où ils ne peuvent plus respirer sous trop de croyances. La décadence est la vacance des idéaux, le moment où s'installe le dégoût de tout ; c'est une intolérance à l'avenir -et, en tant que tel, un sentiment déficitaire du temps, avec son inévitable conséquence : le manque de prophètes et, implicitement, le manque de héros.[...]  

    Les Français se sont usés par excès d'être . Ils ne s'aiment plus, parce qu'ils sentent trop qu'ils ont été. Le patriotisme émane de l'excédent vital des réflexes ; l'amour du pays est ce qu'il y a de moins spirituel, c'est l'expression sentimentale d'une solidarité animale. Rien ne blesse plus l'intelligence que le patriotisme. L'esprit, en se raffinant, étouffe les ancêtres dans le sang et efface de la mémoire l'appel de la parcelle de terre baptisée, par illusion fanatique, patrie(...)

  Lorsque se défont les liens qui unissaient les congénères dans la bêtise reposante de leur communauté, ils étendent leurs antennes les uns vers les autres, comme autant de nostalgies vers autant de vides. L'homme moderne ne trouve que dans l'Empire un abri correspondant à son besoin d'espace. C'est comme un appel à une solidarité extérieure dont l'étendue l'opprimerait et le libérerait en même temps. De quoi une patrie le nourrirait-elle ? Quand il porte tant de doutes, n'importe quel coin du monde devient un havre. [...]  

L'arrachement aux valeurs et le nihilisme instinctif contraignent l'individu au culte de la sensation. Quand on ne croit à rien, les sens deviennent religion. Et l'estomac finalité. Le phénomène de la décadence est inséparable de la gastronomie.  Depuis que la France a renié sa vocation, la manducation s'est élevée au rang de rituel. Ce qui est révélateur, ce n'est pas le fait de manger, mais de méditer, de spéculer, de s'entretenir pendant des heures à ce sujet. La conscience de cette nécessité, le remplacement du besoin par la culture-comme en amour-est un signe d'affaiblissement de l'instinct et de l'attachement aux valeurs. Tout le monde a pu faire cette expérience : quand on traverse une crise de doute dans la vie, quand tout nous dégoûte, le déjeuner devient une fête. Les aliments remplacent les idées. Les Français savent depuis plus d'un siècle qu'ils mangent. Du dernier paysan à l'intellectuel le plus raffiné, l'heure du repas est la liturgie quotidienne du vide spirituel. La transformation d'un besoin immédiat en phénomène de civilisation est un pas dangereux et un grave symptôme. Le ventre a été le tombeau de l'Empire romain, il sera inéluctablement celui de l'Intelligence française. [...]

  Un pays tout entier qui ne croit plus à rien, quel spectacle exaltant et dégradant !                    

« De la France », de Cioran, L'Herne

8 août 2009

Khalil Gibran

"Nous ne vivons que pour découvrir la beauté. Tout le reste n'est qu'une forme d'attente."

Khalil Gibran (1883-1931)

20 mai 2009

LA BOÉTIE

"...Cette ruse des tyrans d'abêtir leurs sujets n'a jamais été plus évidente que dans la conduite de Cyrus envers les Lydiens, après qu'il se fut emparé de leur capitale et qu'il eut pris pour captif Crésus, ce roi si riche. On lui apporta la nouvelle que les habitants de Sardes s'étaient révoltés. Il les eut bientôt réduit à l'obéissance. Mais
ne voulant pas saccager une aussi belle ville ni être obligé d'y tenir une armée pour la maîtriser, il s'avisa d'un expédient admirable pour s'en assurer la possession. Il y établit des bordels, des tavernes et des jeux publics, et publia une ordonnance qui obligeait les citoyens à s'y rendre. Il se trouva si bien de cette garnison que, par la suite, il n'eut plus à tirer l'épée contre les Lydiens. Ces misérables s'amusèrent à inventer toutes sortes de jeux si bien que, de leur nom même, les latins formèrent le mot par lequel ils désignaient ce que nous appelons passe-temps, qu'il nommait Ludi, par corruption de Lydi..."

LA BOÉTIE
Discours de la servitude volontaire.

18 mai 2009

AMA-GESTIN "la mère du vin"

Vin et société dans le Proche-Orient antique

Vin et religion

Les égyptiens attribuaient la naissance de la vigne à Osiris, le maître de la vigne en fleur, qui renaît de ses cendres comme la grappe naît d’un cep qui semble mort. A Bubastis, chaque année avait lieu un festival dédié au vin et le peuple avait alors l’occasion de boire du vin tout son content ainsi qu’une inscription le montre : « buvez jusqu’à l’ivresse et célébrez ce jour de fête ! » Le vin signifiait le plaisir et d’ailleurs lors des banquets funéraires, les proches du défunt vidaient des coupes de vin sur sa tombe, profitant d’un plaisir qui était ôté à celui qui dormait dans ses bandelettes. Du vin et des raisins accompagnaient le défunt pour le long voyage vers l’au-delà.

Lors de certaines cérémonies religieuses, des offrandes de vin mêlé d’aromates comme la rue, la belladone, ou l’absinthe étaient faites au dieu et ensuite distribuées aux fidèles. Il devait leur faire un drôle d’effet !

Une des plus anciennes divinités sumériennes s’appelaient Gestin ou Ama-gestin « la mère du vin » qui avait un temple en la cité de Lagash. Elle régnait an compagnie du dieu du vin Pa-gestin et sa consœur Nin-kasi, » boisson d’ivresse », et d’une tribu de 9 frères et sœurs dont les noms ont des liens avec le vin, la bière et l’ivresse. Et le grand héros de mythologie babylonienne rencontre dans sa quête, une déesse, propriétaire d’un vignoble extraordinaire, Siduri sâbîtu qui lui apprend le secret du vin : procurer le plaisir aux hommes.

Les hébreux aux aussi appréciaient tous le vin, hormis quelques tribus. De nombreux passages de l’Ancien Testament chantent la vigne et le vin, mais d’autres condamnent l’ivresse. A côté d’eux, les arabes aussi aimaient à boire le vin et longtemps ont chanté le bonheur procuré par le vin et le plaisir de boire entre amis. La prohibition du von par Mahomet supprima les plaisirs de la boisson. Cette interdiction ne fut pas uniquement sous-tendue par les désordres provoqués par ceux qui abusaient du vin, mais aussi parce que Mahomet était engagée dans une véritable guerre d’extermination de la tribu juive de Nadîr et que cette loi mettait fin au commerce du vin dont cette tribu avait le monopole.

Extrait du blog: http://segolene.ampelogos.com/

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29 mars 2009

EMMANUEL LEVINAS

"La personne est plus sainte qu'une terre, même quand c'est une terre sainte, car devant une offense faite à une personne, cette terre sainte apparaît, dans sa nudité, de pierre et de bois.''


Emmanuel LEVINAS, les nouveaux cahiers, n° 71, 1982.

24 février 2009

LA BOETIE ( Discours de la servitude volontaire)

" Certainement le tyran n'aime jamais, et n'est jamais aimé. L'amitié est un nom sacré, une chose sainte. Elle n'existe qu'entre gens de biens. Elle naît d'une mutuelle estime et s'entretient moins par les bienfaits que par l'honnêté. Ce qui rend un ami sûr de l'autre, c'est la connaissance de son intégrité. Il en a pour garants son bon naturel, sa fidélité, sa constance. Il ne peut y avoir d'amitié là où se trouvent la cruauté, la déloyauté, l'injustice. Entre méchants, lorsqu'ils s'assemblent, c'est un complot et non une société. Ils ne s'aiment pas mais se craignent. Ils ne sont pas amis mais complices."

La Boétie (1530-1563)

17 février 2009

Camille Laurens

La phrase la plus éloignée de l’amour, ce ne serait pas « je te hais »,
mais « je ne veux pas le savoir ».

Camille Laurens, L’amour, roman, 2003.

5 février 2009

Thomas JEFFERSON (1743-1826)

Ce beau texte en passage transmis par Éric-Charles Dégoute

auteur de l'éssai: "Quand l'histoirer balbutie" éditions Amalthée

1802................................................................................2008

« Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés
que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple Américain permet qu’un jour des banques privées contrôlent sa monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour de ces banques priveront les gens de toutes possessions, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour ou leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs ancêtres ont conquis. »

                       Thomas JEFFERSON 1802    

Le 3eme Président des États Unis d'Amérique de 1801 à 1809

30 janvier 2009

LA BOÉTIE ( 1530-1563)

" À vrai dire, il est bien inutile de se demander si la liberté est naturelle, puisqu'on ne peut tenir aucun être en servitude sans lui faire tort : il n'y a rien au monde de plus contraire à la nature, toute raisonnable, que l'injustice. La liberté est donc naturelle; c'est pourquoi, à mon avis, nous ne sommes pas seulement nés avec elle, mais aussi avec la passion de la défendre."

LA BOÉTIE (Discours de la servitude volontaire)
La Boétie écrit ce texte à l'age de 18 ans.

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