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Le Blog d'Alain Gestin (Atelier Le Belvédère)

27 octobre 2009

L'ïle aux fleurs

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22 octobre 2009

Tenue d'été de Cèline Châtillon

P1040353

Céline Châtillon. Copyright ADAGP, Paris 2009.

22 octobre 2009

"Le grandiose désastre Français" CIORAN

Jeudi 22 octobre 2009

« Le grandiose désastre français » selon Cioran

         

Vision. Pourquoi la France ne guide plus le monde ? Réponse de Cioran. En 1941.

Sylvie Pierre-Brossolette

« Le grandiose désastre	français » selon Cioran                                                                      B                                                                                                  

                Click here to find out more!                

                                                       

Ce portrait inédit de la France fut écrit en 1941, au coeur des années sombres, par Emile Cioran, génial philosophe roumain qui adopta la langue française par la suite pour rédiger ses nombreux ouvrages. Ce court livre, édité par L'Herne, se lit aujourd'hui avec émotion, tant les accents de lucidité et de pessimisme auxquels cet auteur nous a habitués font réfléchir sur les ressorts profonds d'un pays à la fois jouisseur et désespéré. Cet amoureux de la France, né en 1911 en Roumanie, mort à Paris en 1995, au passé sulfureux, dissèque à sa façon les grandeurs et petitesses d'une nation qui le fascine. Une réflexion plus vraie que jamais
Extraits

  Tout un peuple malade du cafard. Voici le mot le plus fréquent, aussi bien dans le beau monde que dans la basse société. Le cafard est l'ennui psychologique ou viscéral ; c'est l'instant envahi par un vide subit, sans raison-alors que l'ennui est la prolongation dans le spirituel     d'un vide immanent de l'être. En comparaison, Langeweile  [l'ennui] est seulement une absence d'occupation.  

Qu'a-t-elle aimé, la France ? Les styles, les plaisirs de l'intelligence, les salons, la raison, les petites perfections. L'expression précède la Nature. Il s'agit d'une culture de la forme qui recouvre les forces élémentaires et, sur tout jaillissement passionnel, étale le vernis bien pensé du raffinement.

  La vie-quand elle n'est pas souffrance-est jeu.  

Nous devons être reconnaissants à la France de l'avoir cultivé avec maestria et inspiration. C'est d'elle que j'ai appris à ne me prendre au sérieux que dans l'obscurité et, en public, à me moquer de tout. Son école est celle d'une insouciance sautillante et parfumée. La bêtise voit partout des objectifs ; l'intelligence, des prétextes. Son grand art est dans la distinction et la grâce de la superficialité. Mettre du talent dans les choses de rien-c'est-à-dire dans l'existence et dans les enseignements du monde-est une initiation aux doutes français. La conclusion du XVIIIe siècle non encore souillé par l'idée de progrès : l'univers est une farce de l'esprit. [...]

  La divinité de la France : le Goût. Le bon goût. Selon lequel le monde-pour exister-doit plaire ; être bien fait ; se consolider esthétiquement ; avoir des limites ; être un enchantement du saisissable ; un doux fleurissement de la finitude.  

Un peuple de bon goût ne peut pas aimer le sublime, qui n'est que la préférence du mauvais goût porté au monumental. La France considère tout ce qui dépasse la forme comme une pathologie du goût. Son intelligence n'admet pas non plus le tragique, dont l'essence se refuse à être explicite, tout comme le sublime. Ce n'est pas pour rien que l'Allemagne- das Land den Geschmacklosigkeit     [le pays du mauvais goût]-les a cultivés tous les deux : catégories des limites de la culture et de l'âme. [...]  

  Le péché et le mérite de la France sont dans sa sociabilité. Les gens ne semblent faits que pour se retrouver et parler. Le besoin de conversation provient du caractère a-cosmique de cette culture. Ni le monologue ni la méditation ne la définissent. Les Français sont nés pour parler et se sont formés pour discuter. Laissés seuls, ils bâillent. Mais quand bâillent-ils en société ? Tel est le drame du XVIIIe siècle.  

    C'est une culture a-cosmique, non sans terre mais     au-dessus d'elle. Ses valeurs ont des racines, mais elles s'articulent d'elles-mêmes, leur point de départ, leur origine ne comptent pas. Seule la culture grecque a déjà illustré ce phénomène de détachement de la nature-non pas en s'en éloignant, mais en parvenant à un arrondi harmonieux de l'esprit. Les cultures a-cosmiques sont des cultures abstraites. Privées de contact avec les origines, elles le sont aussi avec l'esprit métaphysique et le questionnement sous-jacent  de la vie.  

  L'intelligence, la philosophie, l'art français appartiennent au monde du Compréhensible. Et lorsqu'ils le pressentent, ils ne l'expriment pas, contrairement à la poésie anglaise et à la musique allemande. La France ? Le refus du Mystère.  

Elle ressemble davantage à la Grèce antique. Mais, alors que les Grecs alliaient le jeu de l'intelligence au souffle métaphysique, les Français ne sont pas allés aussi loin, ils n'ont pas été capables-eux qui aiment le paradoxe dans la conversation-d'en vivre un en tant que situation.

Deux peuples : les plus intelligents sous le soleil.  

Un peuple sans mythes est en voie de dépeuplement. Le désert des campagnes françaises est le signe accablant de l'absence de mythologie quotidienne. Une nation ne peut vivre sans idole, et l'individu est incapable d'agir sans l'obsession des fétiches.

 Tant que la France parvenait à transformer les concepts en mythes , sa substance vive n'était pas compromise. La force de donner un contenu sentimental aux idées, de projeter dans l'âme la logique et de déverser la vitalité dans des fictions-tel est le sens de cette transformation, ainsi que le secret d'une culture florissante. Engendrer des mythes et y adhérer, lutter, souffrir et mourir pour eux, voilà qui révèle la fécondité d'un peuple. Les "idées" de la France ont été des idées vitales, pour la validité desquelles on s'est battu corps et âme. Si elle conserve un rôle décisif dans l'histoire spirituelle de l'Europe, c'est parce qu'elle a animé plusieurs idées, qu'elle les a tirées du néant abstrait de la pure neutralité. Croire signifie animer.

  Mais les Français ne peuvent plus ni croire ni animer. Et ils ne veulent plus croire, de peur d'être ridicules. La décadence est le contraire de l'époque de grandeur : c'est la retransformation des mythes en concepts     .  

Un peuple entier devant des catégories vides-et qui, des mains, esquisse une vague aspiration, dirigée vers son vide spirituel. Il lui reste l'intelligence, non greffée sur le coeur. Donc stérile. Quant à l'ironie, dépourvue du soutien de l'orgueil, elle n'a plus de sens qu'en tant qu'auto-ironie.

  Dans sa forme extrême, ce processus est caractéristique des intellectuels. Rien, cependant, n'est plus faux que de croire qu'eux seuls ont été atteints. Tout le peuple l'est, à des degrés variés. La crise est structurelle et mortelle. [...]  

    Aux périodes où une nation est à un point culminant apparaissent automatiquement des hommes qui n'ont de cesse de proposer des directives, des espoirs, des réformes. Leur insistance et la passion avec laquelle ils sont suivis par la foule témoignent de la force vitale de cette nation. Le besoin de régénération par la vérité et par l'erreur est propre aux périodes florissantes. Un écervelé comme Rousseau représente un comble d'effervescence. Qui se soucie encore de ses opinions ?

  Pourtant, leur tumulte nous intéresse encore en raison de leur écho et de sa signification. Une apparition de cette ampleur est aujourd'hui inconcevable. Le peuple n'attend rien. Alors, qui lui proposerait quelque chose, et quoi ? Les peuples ne vivent réellement que dans la mesure où ils sont gavés d'idéaux, dans la mesure où ils ne peuvent plus respirer sous trop de croyances. La décadence est la vacance des idéaux, le moment où s'installe le dégoût de tout ; c'est une intolérance à l'avenir -et, en tant que tel, un sentiment déficitaire du temps, avec son inévitable conséquence : le manque de prophètes et, implicitement, le manque de héros.[...]  

    Les Français se sont usés par excès d'être . Ils ne s'aiment plus, parce qu'ils sentent trop qu'ils ont été. Le patriotisme émane de l'excédent vital des réflexes ; l'amour du pays est ce qu'il y a de moins spirituel, c'est l'expression sentimentale d'une solidarité animale. Rien ne blesse plus l'intelligence que le patriotisme. L'esprit, en se raffinant, étouffe les ancêtres dans le sang et efface de la mémoire l'appel de la parcelle de terre baptisée, par illusion fanatique, patrie(...)

  Lorsque se défont les liens qui unissaient les congénères dans la bêtise reposante de leur communauté, ils étendent leurs antennes les uns vers les autres, comme autant de nostalgies vers autant de vides. L'homme moderne ne trouve que dans l'Empire un abri correspondant à son besoin d'espace. C'est comme un appel à une solidarité extérieure dont l'étendue l'opprimerait et le libérerait en même temps. De quoi une patrie le nourrirait-elle ? Quand il porte tant de doutes, n'importe quel coin du monde devient un havre. [...]  

L'arrachement aux valeurs et le nihilisme instinctif contraignent l'individu au culte de la sensation. Quand on ne croit à rien, les sens deviennent religion. Et l'estomac finalité. Le phénomène de la décadence est inséparable de la gastronomie.  Depuis que la France a renié sa vocation, la manducation s'est élevée au rang de rituel. Ce qui est révélateur, ce n'est pas le fait de manger, mais de méditer, de spéculer, de s'entretenir pendant des heures à ce sujet. La conscience de cette nécessité, le remplacement du besoin par la culture-comme en amour-est un signe d'affaiblissement de l'instinct et de l'attachement aux valeurs. Tout le monde a pu faire cette expérience : quand on traverse une crise de doute dans la vie, quand tout nous dégoûte, le déjeuner devient une fête. Les aliments remplacent les idées. Les Français savent depuis plus d'un siècle qu'ils mangent. Du dernier paysan à l'intellectuel le plus raffiné, l'heure du repas est la liturgie quotidienne du vide spirituel. La transformation d'un besoin immédiat en phénomène de civilisation est un pas dangereux et un grave symptôme. Le ventre a été le tombeau de l'Empire romain, il sera inéluctablement celui de l'Intelligence française. [...]

  Un pays tout entier qui ne croit plus à rien, quel spectacle exaltant et dégradant !                    

« De la France », de Cioran, L'Herne

21 octobre 2009

Art, os, art, os...

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21 octobre 2009

Soldes

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13 octobre 2009

Le prix gagnant

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Des prix gagnants pour les travailleurs pauvres ou les perdants, on pourrait prendre ça pour une forme d'humour mais le  cynisme est à son paroxysme, d'autant que les campagnes publicitaires nous laissent à penser que l'on se soucie de notre pouvoir d'achat! Gageure. Ce jeu? Gagnant d'avance ! Les cartes étant dans les mêmes mains! La guerre à venir sera aussi alimentaire! Il ne reste plus qu'a interdire l'élevage pour les particuliers (ça, c'est déjà fait!) ou le jardinage, sous un pretexte écologique (ça marche bien comme argument!), de supprimer les marchés pour cause d'hygiène et le tour est joué. Tous au super marché, à l'inter marché, non à l'hyper marché que dis-je ! En rang, au pas, arrimé au caddie pour des super prix, des prix gagnants pour les perdants...

12 octobre 2009

Mots en boites

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27 septembre 2009

Une exposition à venir !...

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Céline Châtillon, reproduction interdite, copyright ADAGP, Paris 2009.

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26 septembre 2009

Les doigts brulés

http://www.youtube.com/watch?v=4mmK8Ba8xUM

Calais: des réfugiés aux doigts brûlés

Pour ne pas être reconnu par les systèmes automatisés d’identification biométrique, le héros de Minority Report se faisait transplanter de nouveaux yeux. L’histoire se passait en 2054. Suivant la même logique, le tiers des demandeurs d’asile reçus aux permanences de la sous-préfecture de Calais en ce début d’année 2009 se mutilent eux aussi les doigts, afin d’en “effacer” leurs empreintes digitales…

Le phénomène est bien connu, tant par les policiers, les autorités que par les ONG qui viennent en aide aux réfugiés, mais personne ou presque n’en avait parlé, et aucun article de presse ou billet de blog n’y avait expressément été consacré.

Le Monde Diplomatique, dans sa “valise diplomatique“, vient de m’en offrir l’opportunité : pour éviter d’être identifiés par les policiers, et donc “reconduits” dans le pays où ils ont préalablement été arrêtés -et où leurs empreintes ont donc déjà été fichées-, un grand nombre de réfugiés préfèrent brûler leurs doigts au fer rouge, avec des clous chauffés à blanc, de l’acide sulfurique ou de produits chimiques plus ou moins divers, des rasoirs de type “Bic“, du plastique ou du papier de verre, pour éviter de “voir leur corps se transformer en un élément qui joue en leur défaveur“…


Voir Les “doigts brûlés” de Calais.

En 2003, les Big Brother Awards (dont je suis) avaient nominé la société Steria, en charge du volet biométrique du système Eurodac (lui aussi nominé cette année-là), une base de données biométrique -ou, plus précisément “décadactylaire” (les dix doigts plus la paume)- répertoriant, au 31 décembre 2007, 1 005 323 (.doc, .pdf) demandeurs d’asile et immigrants clandestins -de 14 ans, au moins…

Steria vantait alors l’exceptionelle efficacité de son système, “capable de traiter 500 000 comparaisons par seconde avec un taux de précision de 99,9%“. Depuis, le règlement européen Dublin II a permis de mettre à éxécution la procédure de “réadmission” de ceux qui ont préalablement été fichés. Le taux d’erreurs (.pdf) ? 6%…

40 180 réfugiés ont ainsi été identifiés entre 2003 et 2005, mais seuls 16 842 ont pu être “réadmis” dans le pays (généralement la Grèce, ou l’Italie) qui les avait préalablement fichés. 42% des réfugiés fichés ont donc réussi à échapper à la procédure de “réadmission“, pour la simple et bonne raison qu’une fois identifiés, nombreux sont ceux qui préfèrent prendre la poudre d’escampette plutôt que d’être “expulsés“…

D’un autre côté, ces mutilations ne servent pas à grand chose… Non seulement les empreintes digitales se reforment assez rapidement, entraînant certains réfugiés à se brûler les doigts “environ une fois par mois“, mais elles n’empêchent pas forcément non plus les policiers de les identifier, ne serait-ce que parce qu’ils peuvent aussi être reconnus par les empreintes de leurs paumes… entraînant les réfugiés à se brûler, non seulement les doigts, mais aussi l’intérieur de leurs mains.

“No comment” (Grand Prix du Documentaire au Festival International du Film des Droits de l’Homme de Paris en 2009), réalisé en 2008 par Nathalie Loubeyre et Joël Labat et consacré aux migrants cherchant, depuis Calais, à atteindre le Royaume-Uni, montrait comment les réfugiés se mutilent les doigts, au fer rouge, ou au papier de verre -séquences qu’ils m’ont autorisé à mettre en ligne :


Continuellement, un feu est gardé allumé. Il permet de chauffer l’eau (pour le thé, la lessive ou la toilette), mais également d’y faire brûler des barres en fer avec lesquelles les migrants se mutilent le bout des doigts pour effacer leurs empreintes digitales.

Sources : Le Monde; samedi 26 sept 2009.

24 septembre 2009

ART Semaine I

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